mardi 8 décembre 2009

Me re-voila!!!

Buna zuia!

Pardon pour ces longs mois de silence qui m'ont laisses peu de repit..
Nous sommes maintenant 5 apres le depart de Marguerite. Benedicte, 29 ans qui vient du Sud et Delphine, 21 qui est belge et fiere de l'etre !
Voici le petit resume de notre longue semaine!
Nous avons maintenant la messe a 6 h pour l'avent, ca me plait beaucoup car l'attente de l'aurore chaque matin m'aide a prendre conscience de l'attente du Christ. Et a cette heure matinale, les gens repondent presents, des petits au grands.Moi qui ne suit pas trop leve-tot, je retrouve le plaisir de cette heure ou tout s'eveille et ou il est si agreable d'etre deja dehors!
Mardi dernier, nous avons rencontres Christina qui nous lache chaque fois tres difficilement, elle a tant de choses a dire! Et nous avons rencontre Ana-Maria, une fille de Cluj qui est en etude de medecine. L'equipe precedente l'avait rencontre 2 ans auparavant. Elle a eu deux experiences en Afrique, plus ou moins heureuses. C'est une fille qui se cherche beucoup et voulait a un moment donne rentrer chez les soeurs.
Le soir, Martha et moi sommes allees chez les Rafi ( famille tsigane gabor dont nous sommes tres proches), Marcu, le fils aine de Braia fete ses 8 ans.Il etait plus heureux de notre carte Harry Potter que des lunettes de soleil (il croyait qu'elle etait signe d'Harry!) Comme d'habitude la maison des Rafis etait pleine d'invites roumains, hongrois et etrangers (nous)! Moni (la femme d'Attila)etait la et maintenant qu'elle conduit, elle est parfois notre chauffeur.

Le mercredi matin, j'ai accompagne Martha la mairie qui tient chaque semaine des audiences avec le maire. Elle cherchait des pistes pour un travail. Un conseiller, tres gentil a ete attentif a sa requete et a demande un CV. Nous sommes ensuite passees a la Police qui a dit qu'elle pouvait travailler si l'entreprise qui embauche fait les demarches.
Benedicte et Delphine sont allees en cours de roumain, Ca se passe tres bien depuis qu'elles sont arrives car elles ont changees la methode et arrivent avec des questions ou un travail, nous, plus tres motivees, ne faisions que prendre le cafe et discuter!
Monette etait sur Internet pour rechercher des sponsors car elle prolonge sa mission.

Ana-Maria qui etait toujours a Deva est venue dejeuner avec nous
Puis c'est la petite Ana-Maria de notre quartier qui est passe avec une petite puce. Cela faisait plaisir car les enfants se font rares en ce moment (beaucoup sont en France, on devrait les voir revenir pour Noel).

Avec Martha, nous avons croises sur notre route Elisabeta qui nous demande de l'accompagner chez sa Maman pour recuperer ses papiers et partir definitivement de ce quartier disait-elle. Nous l'avons accompagne en vue de recuperer les papiers permettant de demander un allocation handicapee pour Elisabeta. C'est que ces parents disent avoir essayer, mais Elisabeta ne voulant pas rester a l'hopital, ils ne peuvent achever les demarches. La Maman a l'air sincere lorsque qu'elle dit vouloir l'aider (Elisabeta est enceinte est incapable de s'occuper correctement d'elle) mais Elisabeta ayant grandi en orphelinat, ne se reconnait pas tsigane et est incapable de partager leurs vies. C'est une fille tres tres independante qui n'a ni confiance dns les gens, ni en elle. Elle est tres truamtisee par son enfance en orphelinat.
Finallement, les parents ne nous ont pas donnes les papiers et alors que nous n'avions rien demande, le pere (beau-pere), s'est defendu de toucher la pension....nous craignons donc qu'ils en profitent deja. Elisabeta vit dans une tres grande precrite materielle et sociale.
Puis, nous rappelant que cela faisait un an que Monica etait decedee, nous sommes allees au Camin. Sur la route, nous avons croise Marian, le fils de Mariana, affuble du bonnet et de l'echarpe avec le nom du candidat aux presidentiels!
Le pere de Monica et sa soeur qui nous ont acceuillis ne semblaient pas se rappeller de la date annivesaire, ou bien ils faisaient tout comme... Le Papa s'occuppe toute la journee de son petit fils tandis que sa femme travaille en faisant le menage chaque jour a la piata (marche). Le Pere de Monica nous a demande des nouvelles d'Attila qui un jour avait transporte Monica avec sa voiture jusqu'au Point-Coeur.

Le soir, Mike, un volontaire americain de la Peace Corps etait la car il est l'organisateur comme l'an dernier d'un salon des associations. Lui qui d'habitude est "so supportive" et enthousiaste avait l'air bien abattu et triste. Notre superman dechante un peu...
Et en plus, c'etait le jour ou nous avions decides de changer un peu notre relation avec lui si nous continuions a l'acceuillir. Sans aucune mechancete ni arriere pensee, il s'etait un peu trop installe dans notre maison. On voyait que cela faisait parti de sa culture alors c'etait un peu delicat pour nous.
Nous voulions continuer a l'acceuillir car on sent que notre maison lui permet de discuter un peu, de retrouver des amis...mais nous n'etions plus a l'aise, un peu deroute par son naturel un peu 'sans gene'.
Puis, nous l'avons abandonnes dans la cuisine avec un livre sur Van Gogh pour une reunion communautaire. Notre nouvelle communaute et les nombreux changements que cela occasionne nous obligent a de longues heures de discussion, fatiguantes mais bien utiles pour l'instant. Deja, ca va un peu mieux!

Puis, tandis que les filles etaient sur internet, je suis allee avec Monette a la Gradinita du Monastere (garderie des familles d'acceuils). C'est toujours l'occasion de connaitre les petits nouveaux et de creer des liens avec les nombreux enfants du Monastere. Ils donnent l'impression de ne jamais etre rassasies d'amour. C'est peu une heure avec eux mais cela nous donne l'occasion de leur porter davacntage d'attention.

Le midi c'etait l'occacsion d'une discussion sur la nourriture, sujet un peu chaud depuis quelques temps, et qui est vraiment devenu problematique. Alors. ca sera l'objet de notre prochaine ecole de communaute! Pour moi, personnellement, la difficulte est a l'image de celle de la Roumanie: tout est a portee de main dans les magasins: beurre, confiture, chocolat, cafe...mais a des prix non accessibles pour la plupart des gens.

L'apres-midi, Monette et Benedicte sont allees visiter Argentina dans un hopital blocus, en carantaine. Elles ont ete exceptionnellement autorisees a entrer, alors que les familles restaient a la porte..Argentina, qui a attrappe froid est interdite de sortie et les journees sont tres longues pour cette jeune fille (elle vit la depuis bebe, ayant contracte le SIDA..., elle a maintenant 18 ans). Nous pensons la prendre dans les jours autour de Noel, si elle est autorisee a sortir...

Avec Benedicte et Mrtha, nous sommes allees chez Bolas qui nous a aide a mettre en page une lettre racontant nos 15 ans...a suivre!!!

Le vendredi matin, nous avons pu prendre un temps avec Mike autour d'un petit dej un peu americain.
Puis le matin, nous avons colles dans la ville des affiches annoncant son evenement.
Ensuite, toujours avec Benedicte et Martha, nous avons rendu visite a Lucia, notre professeur de roumain mais comme a une amie plutot.
Elle a aussi fait la traductiuon du CV de Martha.

Au repas, Constantin (Propod pour ceux qui le connaissent sous ce terrible nom!), un garcon de la ferme de notre rue est arrive. Depuis 10 jours, il a multiplie les visites et demandait a faire un gateau avec nous. C'est cejour la que nous avons compris pourquoi il revenait sansn cesse, meme si nous le mettions a la porte, il nous annonce qu'il part le lendemain en Belgique (bien souvent, on l'apprend apres!).

Puis Martha et Benedicte sont allees rendre visite a Renata, notre petite voisine qui etait tres deprimee a cause d'une histoire de coeur..Sa situation n'est pas facile car elle vit avec ses grands-parents qu'elle aide beaucoup (sa grand-mere est handicapee suite a un AVC), ses parents sont separes et meme malgre tout le mal qu'elle entend sur sa mere, elle s'entend bien avec elle.

Avant le repas, nous avons fait une rapide visite a Renata, et avec un fer a friser les cheveux, nous avons pu lui redonner le sourire! Nous sommes ressorties de chez elle avec une nouvelle tete!

Samedi matin, nous avons prepares la maison, la chappelle et un repas car a 15h, le Pere Leander est venu celebrer une messe sur notre nouvel autel en bois (fait autour du cadeau de Pere Tibi pour nos 15 ans!).Les jeunes roumains etaient la pour l'occasion. Nous leur avons ensuite offert un eptit repas.
Puis, nous avons fait une ecole de communaute sur l'amitie (texte de Paul Anel) suite a une question de Monette en reunion communautaire).
ecole de communaute, c'est a dire discussion autour d'un texte et en lien direct avec notre experience, ressenti, question de chaque jour, de la semine ecoulee en particulier.

Ensuite, les filles ont prepares les petits cadeaux pour distribuer dans les quartiers pour la Saint Nicolas.

Le lendemain apres-midi, Benedicte s'est donc deguisee en Saint Nicolas et moi en Homme Mechant et nous sommes alles a Mintia (attendez, les photos, vous allez voir, c'est pas triste!). cCrtains enfants me sautaient dans les bras comme si j'etais habillee et coiffee le plus normalement du monde! Nous avons tous passees un tres beau moment, et ce qui nous a touche Benedicte et moi etait de voir la joie des enfants bien sur, mais aussi celle des parents!
Les filles sont allees a Bejan, Delphine en Saint Nicolas et Martha en Homme mechant (Monette avait garde un mauvais souyvenir de ce role l'an dernier).
Le soir, Edith est passe chez nous , puis je l'ai raccompagne chez elle. Des qu'elle est sortie de la maison, elle m'a dit combien elle se sentait a l'aise et elle-meme chez nous, au contraire de son travail ou elle se sentait trop differente pour pouvoir se comporter normalement.

Le lundi matin, reunion communautaire puis menage.
Et heureuse surprise...visite d"Attila rentre la veille au soir de Suisse.

Puis, tandis que Martha et Benedicte (toujours en Saint NicolaS) ont ete a Pedial et Camin, nous sommes allees a 3 affronter la Gregorescu (quartier le plus dur). Nous avions mis au point un plan..! Monette etait Saint Nicola, et l'homme mechant, ayant change au contact de Saint Nicola est devenu l'Homme hewureux. Delphine s'est donc habillee de pleins de couleurs differentes et avait un coeur et une fleur sur ses joues, elle etait l'assistante de Saint Nicolas! Moi, je servais de garde du corps! Nous avions aussi decides de ne donner les jouets que dans les maisons, en suivant l'ordre. Finallement, ca ete un peu 'chaud' mais ca c'est bien passe quand meme. Nous sommes revenues epuisees mais heureuses.

Voila pour cette semaine!
Je vous embrasse et promis, essaie de vous reecrire vite! au moin plus vite que ces 4 longs mois!

samedi 15 août 2009

Bonjour!

Comment se passent ce mois d'aout? J'imagine un Paris bien tranquille en ces jours, dont on peut si bien profiter en cette periode! En tout cas, bon courage a ceux qui vont rester en ville, travailler.
Maintenant, c'est le contraire ou presque pour moi, je suis toujours heureuse de chaque occasion qui me permet de voir un peu mieux l'horizon, mais en meme temps, un petit tour dans les grands magasins ou meme jusqu'a la capitale me comble de bonheur!!!

Comme vous pouvez le deviner, j'y suis! malheureusement, ma petite soeur vient de repartir en France...
Elle est venue passer une semaine avec nous a Deva, puis nous nous sommes echapper pour une courte escapade shopping et ballade dans la capitale. C'etait assez etrange de partager tout ce que je vis ici avec elle, c'est tellement different tout ca, mais c'etait surtout un tres bon moment toutes les deux aux milieu des filles et de nos amis d'ici. Et maintenant, je voudrais qu'elle revienne pour lui faire decouvrir encore davantage et continuer nos discussions!

La capitale me parait a chaque fois plus belle car sous ses airs betonnes a la mode communiste, elle cache beaucoup de splendeurs et de coins tres sympas, et ses larges boulevards tres verts a certains endroits sont agreables a parcourir.


Bon 15 aout et speciale dedicace a ma petite Emilia pour son anniversaire...!

lundi 10 août 2009

MA DERNIERE LETTRE AUX PARRAINS SI VOUS AVEZ LE COURAGE DE LA LIRE SUR ECRAN!

Lettre n° 3



“François d'Assise est mort dans une cabane.
Il est mort sans rien posséder.
Quand on a rien de la terre, on a tout du ciel.

Moins on est attaché aux choses de ce monde, plus le cœur est léger.
François n'avait pas d'enfant, donc pas besoin de s'attacher aux biens matériels.
Sur terre, il faut bien que les parents gagnent de l'argent pour aider leurs enfants à grandir. Ils doivent être doivent forcément attachés aux choses de ce monde.
Je me suis posé la question :”Que donnait François aux autres, puisque lui-même n'avait rien ? ”
On a l'exemple de personnes richissimes qui créent des fondations, ouvrent des hôpitaux, des cliniques, des écoles.
Que peut offrir un pauvre ?
Il arrive forcément les mains vides.
Et si l'on pouvait offrir aussi sa pauvreté ?
Le dénuement matériel permet parfois de creuser les richesses incroyables du cœur.
Un cœur de pauvre peut être si riche qu'il débordera d'une richesse spirituelle de valeur incomparable.
Le pauvre d'Assise pouvait donner ce que l'argent ne procure pas. Quand des hommes ou des femmes étaient dans la détresse, il trouvait pour eux les paroles d'un vrai réconfort.
Il les consolait.
L'argent ne nous console pas.
Lorsque notre cœur est blessé, nous avons besoin de la tendresse qui se donne dans un cœur à cœur.
François savait offrir la tendresse.
Les animaux l'approchaient.
On dit même que les oiseaux aimaient le frôler.
Sa présence était remplie de l'esprit de Dieu.
Elle était une consolation pour tous les êtres vivants, humains ou non.
Il offrait la part du ciel qui vivait dans son âme.
On l'oublie trop souvent – on peut donner non seulement ce que l'on a, mais aussi ce que l'on est.
Quand je suis arrivée au bidonville, je n'avais rien à donner.
J'étais sans le sou. Les médias ne me connaissaient pas et ne s'intéressaient pas à moi. Je n'avais pas d'argent à distribuer.
Je n’étais ni médecin ni infirmière.
Je parlais mal l'arabe et j'avais soixante-deux ans.
J'ai appris moi aussi la richesse de la pauvreté.
J'ai compris que, faute de pouvoir donner ce que j'avais, je pouvais donner ce que j'étais. Donner le meilleur de moi-même tel qu'il s'exprimait dans la prière, dans la relation à Dieu.
Il y a une profondeur incroyable dans un tel don de soi.
Quand on croit qu'on a rien à donner, on se trompe.
On peut encore donner ce que l'on est.”

Sœur EMMANUELLE – « Mon testament spirituel »




Chère famille,
Chers amis,
Chers parrains,


Voici ma troisième lettre qui j'espère vous trouvera en forme. Pardonnez-moi de ne pas vous avoir donné davantage de nouvelles. Je n'ai pas d'excuses, si ce n'est qu'ici comme ailleurs le temps passe trop vite et se laisse difficilement dompter !
En neuf mois de mission, je commence à mieux saisir l’âme de ce pays, à en connaître les réalités, les meilleures comme les plus dures et maintenant que je peux me débrouiller en roumain, j’ai appris à aimer cette langue. Et puis les liens tissés avec les personnes qui m’entourent et avec les filles sont devenus suffisamment forts pour que j’y puise toute la force et la foi dont j’ai besoin chaque jour.

Point Cœur est une ONG bien différente de toutes les autres et bien éloignée de notre concept du progrès. Il n’y a pas de comparaison possible puisque notre action se situe à un tout niveau, celui de l’Homme et de la santé de son âme et de son cœur. Déjà en tant qu’infirmière, j’avais pu constater que cela prenait une place primordiale dans mon travail puisque si je m’arrêtais à la seule exécution des soins techniques, je ne pouvais rien faire de mon petit patient et même de ses parents.
Ici, comme en France, ce n’est pas le strict nécessaire qui fait le plus défaut, par contre la solitude est l’une des plus grandes souffrances que l’on rencontre. Ce que les gens nous demandent le plus souvent c’est : “Quand venez-vous ?” “Quand est-ce que vous revenez ?” “Pourquoi ne venez-vous pas plus souvent ?…”
Voici un extrait d’un texte de Père Thierry, le fondateur de Points-Cœur, qui explique bien cette soif :
“Beaucoup d’hommes cachent leur faim. Beaucoup jouent avec leur faim. D’autres même la trahissent, qu’un jour on découvre morts par suicide ou par anorexie. Dans les pays où abondent l’argent, la faim – toute faim – est devenue une honte, comme si l’or avait cette conséquence de l’anéantir. C’est bien se méprendre pourtant sur ce qu’est la faim. Elle n’est en rien un déshonneur. Elle est dynamisme. Elle est ouverture à ce qui se donne. Elle est un ressort tendu vers la communion.
[…]Si dans nos pays occidentaux reconnaître que l’on a faim ressemble à un aveu de lèpre, il n’en est pas de même dans la plupart des pays où sont installés les Points-Cœur. Là, la faim est à nu. La faim est trop criante pour qu’on puisse la cacher. Il suffit plutôt de l’orienter. Il suffit plutôt de lui faire franchir un palier. Alors elle n’abaisse plus qui en souffre, mais elle l’élève et l’aide à recouvrer sa dignité d’homme, fils de Dieu.”
Tandis que j’apprends ici la simplicité et la solidarité, j’essaie d’offrir en échange de la dignité, de l’espérance, une ouverture à autre chose.

À chaque pays son histoire et ses difficultés. Ici, les conséquences du communisme sont omniprésentes. Il a bien sûr ralenti le développement du pays et l’a plongé dans la corruption, mais il l’a aussi attaqué dans son humanité, son âme, son être profond.
La première chose, celle que l’on remarque immédiatement, c’est que la beauté a comme disparu du pays et a été oubliée. Le patrimoine n’est pas toujours conservé. En ville, les blocs de béton ont remplacé les maisons traditionnelles, la campagne est à certains endroits parsemée d’usines parfois immenses, qui sont en décomposition et qui ont bien pollué le pays ; les sites magnifiques comme les montagnes sont nombreux mais très peu connus et fréquentés des Roumains. Les intérieurs des habitations sont souvent de mauvais goût et on trouve peu d’objets traditionnels, artisanaux ou de meubles de famille.
Leur isolement leur a toutefois permis de conserver quelques belles traditions et coutumes : les danses et les habits régionaux, leur respect pour les anciens, leur façon d’enterrer leurs morts, leur ardeur au travail de la terre…
Le communisme a aussi eu pour effet de casser leur confiance, leur espérance. Les expressions des Roumains traduisent un certain fatalisme, comme une résignation : “Que peut-on y faire ? “C’est la vie.” “Ainsi est la situation.”
Enfin, le communisme a tué la liberté des personnes et par conséquent leur esprit d’initiative ou leur sens des responsabilités. Ils n’ont pas l’habitude de s’engager ou de prendre position.
Mais dans le fond, l’espoir reste, ils sont en quête et si quelqu’un est la pour leur proposer un projet, ils répondent présents et sont disponibles.
Alors, nous qui avons eu la chance de grandir autrement, nous pouvons contribuer à les aider à retrouver ce qu’ils ont oublié ou perdu.

Déjà, ils sont très touchés de nous voir tout quitter pour aller vivre dans leur pays et étonnés lorsqu’ils voient à quel point nous y sommes attachées alors qu’ici, au contraire, beaucoup partent. Que ce soit les Tsiganes, les Hongrois ou les Roumains, tous ont de la famille en Italie, Hongrie, Allemagne, France, Espagne, Angleterre, Canada ou aux USA.
Pourtant, il est vrai que notre programme de base n’est pas des plus ambitieux puisqu’il s’agit de nouer des amitiés. Mais cette amitié, nous la voulons réelle et enrichissante et ce n’est pas si simple finalement !


Pour cela, elle se doit dans un premier temps d’être ancrée dans le quotidien et en réponse aux besoins de chacun.
Voici pêle-mêle quelques exemples de ces dernières semaines :
 En ces jours de beau temps, nous aimons prendre quelques enfants et les emmener au parc ou à la maison pour des activités que l’on essaye ludiques et éducatives et qu’ils ne font pas généralement chez eux. Cela leur permet de sortir de leur famille ou de leur quartier et de voir autre chose. En petit groupe, nous pouvons leur porter davantage d’attention et les plus durs retrouvent un comportement normal.
 Quand un enfant a davantage besoin d’attention, nous essayons de faire davantage de choses avec lui et de nous adapter à ses difficultés pour l’aider. Par exemple, nous avons remarqué un petit de trois ans qui habite notre quartier et qui est déjà bien violent et n’écoute pas grand-chose. Il vient nous voir de temps en temps et récemment, c’est sa maman qui a bien remarqué le comportement de son fils qui est venu nous demander de l’aide.
 De même, nous faisons appel aux enfants du quartier (les lacunes pour eux sont davantage dans l’éducation ou la famille que dans les conditions matérielles) pour nous aider à certains travaux de la maison : récolte des fruits, jardinage, confection de gâteaux… Ainsi, nous partageons de bons moments ensemble par le biais de ces activités qui peuvent aussi les aider.
 Lorsqu’il y a un anniversaire, nous essayons de le fêter. Avoir été présentes cette semaine pour Tanti Anouchka, qui a fêté ses quatre-vingt-six ans, semblait important pour elle. Elle aime et a besoin qu’on l’entoure. De même pour Renata qui fête ses seize ans et qui semble tellement triste et seule parfois. C’est notre petite voisine et pour elle, la vie de famille n’est pas simple.
 Et puis, nous avons été à plusieurs reprises chez le médecin avec Tanti Margareta, notre adorable voisine qui connaît Points-Cœur par cœur ! Elle ne peut se déplacer seule.
 Il nous arrive aussi bien souvent de prendre le temps d’écouter l’un ou l’autre, de partager les albums de famille, de recueillir l’expérience des anciens de notre quartier, d’apprendre avec eux la cuisine roumaine…
 Dans notre carnet d’adresses, il y a toutes sortes de gens, cela nous aide à garder l’esprit ouvert sur toutes les réalités, pas seulement celles de la pauvreté ou celle des Tsiganes. Et même, cela peut nous permettre d’aider les plus faibles de nos amis. Je pense à Elisabeta avec son cœur tellement grand et fragile. Le monde du travail ne lui est pas adapté. Nous en avons parlé avec le député et sa femme qui nous ont écoutées avec un grand sérieux et qui cherchent parmi leur connaissance un travail qui lui conviendrait.
 Quant à l’hôpital de la ville, je le connais bien pour y avoir fait de nombreuses visites et même y avoir passé une nuit avec Tanti Victoria qui venait de faire un AVC.
 Il y a aussi Marcello qui s’est marié et nous a invitées. Il est venu la première fois au Point-Cœur pour réclamer de l’argent. Petit à petit, il a compris notre refus et nous sommes devenus amis. Il a parcouru un grand chemin puisque maintenant, il est très fier de nous présenter son appartement tout neuf, son travail… Et tout cela, il l’a obtenu avec dignité, en travaillant, en montant des dossiers et en inspirant confiance aux gens, notamment au maire de sa ville, invité au mariage. Il est devenu quelqu’un.
 Nous sommes aussi assez touchés par un groupe de jeunes Roumains que l’on a rencontrés à l’église. Ils sont en minorité puisque les catholiques sont hongrois. Au départ, ils ne se connaissaient pas et venaient chacun de leur côté. De plus, leurs parents sont orthodoxes ou non pratiquants. Nous voulons donc leur proposer différentes activités qui puissent les unir, leur apporter des repères pour leur vie et les aider dans leur choix. J’aurais sûrement l’occasion de vous en reparler !
 Depuis quelques semaines, des tas de pastèques juteuses ont fleuri en ville. Les cultivateurs viennent d'Oltenie pour les vendre en ville tout l'été. Nous avons fait connaissance avec ceux de notre quartier : une maman et sa fille. Elles dorment sous une tente sur le trottoir, mangent froid et simple et la maman ne peut quitter son stand. Alors, nous discutons et jouons avec Ana et partageons le café.
 Enfin, nous nous voulons disponibles à tous ceux qui passent par notre maison. Entre autres, nous avons eu plusieurs fois des jeunes Français ou Roumains curieux de voir ce que nous faisions.
 Et pour la petite anecdote, nous avons même en pension en ce moment un oiseau blessé apporté par un enfant du quartier !

Cette amitié passe donc en premier par des choses bien concrètes et par des discussions de tous les jours. Ainsi, un vrai lien et une confiance se créent.
Dans un deuxième temps, je constate que notre attitude face à nos amis est extrêmement importante et fait beaucoup, même si je n’en suis pas consciente.

Voici un extrait d’une lettre de Fra Angelico pour son ami à Noël :
“Ami,
Il n’y a rien que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis donner et que vous pouvez prendre.”
Sœur Emmanuel commente : “ Il n’y a rien que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà"; il est essentiel de réaliser cette vérité. Sinon le risque est grand d’écraser autrui avec ce que l’on croit lui apporter. La meilleure manière d’enrichir l’autre est de l’aider à découvrir ses trésors cachés qu’il ignore.”
Faire découvrir à l’autre ses richesses pour qu’il se révèle et devienne quelqu’un selon sa destinée. Que malgré les épreuves, il puisse tenir ferme et rester confiant, tranquille, heureux, non de joies passagères mais profondément heureux.
Itsu est pour moi l’exemple parfait de ce genre de personnes qui ont une telle force de vie en eux qu’on les quitte, quoique qu’il arrive, le cœur léger. Anton, son mari est finalement décédé, il y a deux mois (cf. lettre précédente) paisiblement, dans son sommeil malgré son état… Face à ses plaintes, ses exigences et ses demandes répétées pour mourir (dans les dernières semaines, il s’était apaisé), elle a su rester à la fois douce, patiente, mais aussi ferme avec lui. Et maintenant, malgré la perte d’un être cher, et d'autres événements qui ne l'ont pas épargnée, elle continue sa vie et même la réinvente en profitant du temps libre qu’elle n’avait plus. Elle est partie voir sa famille qu’elle n’avait pas vue depuis neuf ans, elle visite ses amis dans le centre-ville où elle n’allait plus, elle réaménage sa maison…
Notre visite, elle la réclame et nous reçoit comme des reines, mais elle ne sait pas combien est précieuse son amitié pour nous, c’est toujours avec plaisir que nous poussons sa porte et joyeuses que nous sortons de la maison (surtout lorsqu’elle nous a servi bière ou alcool traditionnel roumain !).

En fait, ce que je fais ici a plein temps, c’est un “travail” valable en tout lieu et tout temps et avec chacun. Pendant ma scolarité, j’ai pu former un peu ma tête, dans le jardin de mes grands-parents et aux scouts j’ai pu former mes mains, à l’école d’infirmière, mon esprit pratique. Ici, je peux, loin de mes habitudes, un peu à distance d’une société qui facilement critique et juge (c’est apparemment notre réputation et l’un des constats que j’ai pu faire vu d’ici), et qui oublie trop souvent que la souffrance fait malheureusement partie intégrante de ce monde, loin donc du cadre dans lequel j’ai mes marques, je me retrouve bousculée et j’apprends ainsi à former mon cœur et le regard de mon cœur comme jamais.
Et ce regard, étonnement, a parfois le don de transformer les personnes. Anton qui suspendait ses plaintes pour nous écouter chanter et finalement souriait. Constantine, un gamin de onze ans parfois très dur, mais qui redevient doux comme un agneau et recouvre les qualités de l’enfance selon l’attitude que l’on a face à lui. Ces grands-mères qui commencent par nous dresser leur état de santé sur un ton fataliste mais qui nous laissent partir un grand sourire aux lèvres (il faut dire que si la famille les entoure bien, la médecine leur laisse des jours bien difficiles). Il y a aussi ces hommes à la mauvaise réputation comme le mari d’Elisabeta qui nous ouvre leur cœur. Je pense aussi aux mendiants qui n’hésitent pas parfois à perdre toute dignité humaine pour quelques sous ou même pour un morceau de sandwich et qui changent du tout au tout lorsqu’on leur adresse la parole et que l’on s’intéresse à eux ou si nous jouons lorsqu’il s’agit d’enfants. Ainsi, ils peuvent “franchir un palier” comme dit Père Thierry.
C’est donc un travail de tout une vie que j’apprends la, un travail sans fin et qui me change la vie car il me permet de voir les choses et les personnes autrement. C’est comme si mon humanité s’éveillait et en éveillait une autre.
Est-ce cela qui fait qu’aujourd’hui j’ai l’impression de trouver des trésors, des pépites parmi les gens que je rencontre.

Et à l’inverse, ce regard des autres sur moi m’est essentiel pour continuer et me sortir de moi-même. Les filles sont plutôt douées pour ça, Marguerite avec son humour, Monette avec sa gentillesse et Martha avec sa patience. Et puis, quand c’est entre nous que ça ne va plus, ce sont nos amis qui nous ramènent à la réalité. Cette vie de communauté est un peu un miracle car je peux vous dire qu’avec nos différents caractères, cultures, éducation et âges, ce n’est pas toujours simple mais ça marche puisqu’au bout de ces quelques mois, nous formons comme une famille où nous nous connaissons bien, veillons les unes sur les autres ; et lorsqu’il en manque une, la barque se trouve déséquilibrée. Cette unité est bien importante pour pouvoir aller vers l’extérieur et pouvoir offrir aux autres.

Enfin, j’avoue que vous m’aidez bien aussi, d’abord parce que sans votre soutien financier, je ne serais pas ici et ensuite parce que sans votre soutien spirituel et toutes vos manifestations d’amitié, je serais sûrement déjà rentrée !
Sachez que les gens d’ici vous sont reconnaissants et que le Point-Cœur et ses Francaises (cela fait partie de nos surnoms malgré nos différentes nationalités et notre excellent roumain !) compte beaucoup pour eux (c’est eux qui nous apprennent l’histoire de notre Point-Cœur).
Alors un grand merci pour nous tous ici.

Et si vous voulez voir de plus près ce qu’est un Point-Cœur pendant vos vacances, il y en a un qui sert le café à Paris, un autre le Pastis à Pignans (très joli village près de Toulon), quant à Vieux-Moulin, près de Compiègne, vous me direz !

Je vous embrasse et vous garde dans mes prières.
Mathilde



Mathilde Collier
Strada Victor Babes nr 18
330 118 Deva

mercredi 22 juillet 2009

Deja le mois d'aout!!!

Comment fait-on pour arreter le temps, ne serais-ce qu'un instant!
Comme d'habitude nous sommes bien debordees, nous ne sommes que des filles dans une maison qui deborde de travaux, et meme deux maisons je dirais!
Mais le soleil est la, qui brille bien fort, alors le moral aussi!
Et puis, l'amie de Monette est arrivee et finallement, elle passe 10 jours avec nous. Elle est adorable, nous aide bien pour la maison et pour les permanences avec les enfants.
Nos 4 objectifs du moment:
  • nous occuper davantage des enfants car il fait beau et il est donc plus facile de les prendre a la maison ou au parc.
  • faire les travaux urgents de notre maison de terre pour la laisser en bon etat pour les suivants!
  • faire tout pleins de confiture avec les mirabelles et autres prunes du jardin (les enfants nous aident bien aussi)
  • faire des activites avec les jeunes que l'on connait et qui s'ennuient pendant ces longues vacances
Voila pour l'essentiel.


Maintenant, quelques petites anecdotes:
La semaine derniere, j'ai fait un gateau aux mirabelles pour Tanti Anouchka qui a eu 86 ans, un tres bel age pour ici. Seulement, je ne sais pas pourquoi mais ici, ils ne vendent pas ni ne mangent les mirabelles et certains disent meme que c'est pour les cochons. Mais quand j'ai fait mon gateau, je n'ai pas pu m'empecher d'en ajouter, elles sont tellement juteuses et sucreees! et puis, il faut parfois leur faire changer leurs habitudes!
Oui mais voila, quand ils m'ont demandes quel fruit c'etait, je n'ai pas pu mentir malgre les regards de Marguerite...! Il y a eu un grand silence, donc je leur ai demande si jamais il ne mangaient de ce fruit, grand silence toujours, nouvel question....silence...Alors ceux qui etaient deja servis ont sagemment finis leurs parts bien poliment; et les autres ne se sont pas servis!
Ce qui est tres bien, c'est que l'on a une marge dans les gaffes car on est etrangeres et peut-etre un peu bizarres parfois! N'empeche qu'ils ne savent pas ce qu'ils manquent!

Sinon, je voudrais vous confier deux enfants. Il y a eu un accident de charettes dans l'un des quartiers que l'on visite, le Papa etait descendu tandis que le cheval s'est emballe avec dessus la Maman et ses trois enfants.
La grande a eu une comotion cerebrale, elle a actuellement de forts traitements qui empeche pour l'instant de dire si elle va garder des sequelles de l'accident.
Le deuxieme a recu un morceau de bois pres de l'oeuil et il etait jusqu'a maintenant impossible de dire s'il allait garder la vue de cet oeuil.
Le petit dernier est bien.
Ils sont a la maison apres 24h d'hospitalisation. Ils s'appellent Rosalinda et Petrishor (petit Pierre)
C'est une famille que l'on aime beaucoup et ou l'on enmene souvent les personnes qui viennent nous visiter.
Merci

Sinon, que je vous donne des nouvelles de la pie, elle est enfin partie!!! Elle amusee beaucoup les enfants mais bon, cote entretien, c'etait plus complique!

Voila pour aujourd'hui!
Cette fois-ci, ma lettre aux parrains est envoyee, elle ne devrait donc pas tarder.
Boncourage a ceux qui travaillent et bonnes vacances aux autres!

mardi 14 juillet 2009

Bonne fete nationale et joyeux feu d'artifice!

Bonjour a tous,

Me revoila apres un petit tour de la Roumanie!
J'ai eu de la visite, une amie, et j'ai donc pu en profiter pour prendre des vacances et mieux decouvrir le pays.
Nous avons fait un tour de la Transylvanie, parsemee de citadelles daces (l'equivalent de nos gaulois) et de jolis villes. En passant les Carpates, nous avons pu voir de magnifiques paysages puis nous sommes arrivees en Moldavie. Cette region, plus exactement, la partie Bucovine est reputee pour ses tres vieux monasteres orthodoxes peints de couleurs vives. Ambiance donc plus spirituelle dans des cadres magnifiques. Cette region est davantage paysanne, utilisant encore beaucoup de techniques manuelles: fauchage a la faux puis culture aidee des cheveaux. Chacun possede un terrain, souvent bien en pente et biscornue mais tout est tres bien cultivee et en ce debut d'ete, l'activite etait a son comble a notre plus grand bonheur.
Je n'ai plus pour l'instant mon appareil mais sur mon facebook, j'ai pu recuperer celles de Marie-Astrid, et puis il y en a bien d'autres.
Si vous ne connaissez pas facebook ou etes contre!, demandez a quelqu'un de vous les montrer!
Des que je peux, j'en remets sur le blog.
C'etait donc une tres belle semaine. C'est un pays que je vous conseille, pas encore trop developpe touristiquement et qui garde donc tout son charme. Les gens sont adorables et tres acceuillants. Peu d'hotels mais bien mieux, pleins de chambres d'hotes ou meme chez l'habitant. a faire donc, guide du routard en main bien qu'ils jugent un peu vite parfois.
Et l'euro etant a 4 lei, vous etes riches en ce beau pays!
A mon retour, Lucia, notre prof de roumain et son mari nous ont enmene sur l'une des plus hautes et belles montagnes du coin, le Retezat (photos a suivre). Transition en douceur avant les blocs de Deva!
Puis nous avons aceuillis pendant 3 jours au Point-Coeur les soeurs de Marguerite qui nous ont aides a enmener des enfants du quartier difficile au parc, cela les change un peu. Ca c'est tres bien passe et ils semblaient les plus heureux du monde!
Nous attendons une belge dans notre Point-Coeur pour prendre la sucession de Marguerite qui part en septembre et qui s'active donc deux fois plus!
Ce soir, passent chez nous un groupe de jeunes de Hongrie!
A bientot dans ma lettre aux parrains qui devrait arriver ce mois-ci...
Je vous embrasse
Mathilde

mardi 23 juin 2009

Je vous souhaite un bel ete!!!

Avez-vous passes une belle fete de la musique?
Ici, du moins a Deva, cela n'existe pas...
Depuis, un mois, je suis peu aller dans les quartiers, et cela me manque un peu. Nous avons eu beaucoup de passages, et etrangement, c'est toujours mon jour de service et donc de cuisine ce jour la! Je me perfectionne en recettes roumaines donc!
Nous avons aussi ete tres occupees avec une de nos grands-meres. Celle avec qui nous avons fetes la Paques orthodoxe.
Il y a un mois, il y avait un pelerinage organise par la Paroisse vers le lieu mariale le plus connu Roumanie (du moins chez les hongrois qui composent la majorite catholique du pays). Au dernier moment, nous avons rejoints le groupe. Depart le vendredi a minuit pour arriver au petit matin et repartir en fin d'apres-midi pour arriver dans la nuit, sportif non?!
Il y avait enormenent de monde, la foule etait compose de hongrois (la seule langue parlee dans cette region de la Roumanie est le hongrois) venant de Roumanie et d'ailleurs. Au micro, un pretre a annonce que certains etaient meme venus d'Argentine, des Etats-Unis et de France, les gens qui nous connaissaient ont tout de suite compris que nous etions la, pas d'autres etrangers possibles en ce lieu!
C'etait beau de voir les gens pleins de motivation et de foi, un long trajet pour une journee dans ce lieu. Certains etaient venus a pied ou en velo.
La tradition veut qu'a chaque Pentecote (date de ce grand rassemblement), il pleuve a torrent. Les gens disent que c'est l'Esprit Saint qui benit et effectivement, nous avons ete bien benis, jusqu'aux os!
Un peu gelees donc, nous attendions avec impatience notre lit, mais ce n'etait pas ecrit comme cela...
Sur le trajet du retour, voila que notre Tanti Victoria (la grand-mere dont je vous ai parle, elle est roumanie orthodoxe mais etait venue pour voir son fils, converti au catholicisme et devenu pretre), voila donc qu'elle se sent mal, tres mal. Elle etait en train de faire un AVC...
Heureusemenr, nous arrivions vers Deva ou nous avons file en bus a l'hopital.
Apres une auscultation et une perfusion, nous voila en neurologie avec elle. Completement apeuree, elle ne voulait pas restee seule. De toute facon, vu le service, c'est pas le mieux: pas de sonette, infirmiere et aide-soignante pour certaines en mode veille tant que l'on a rien glisse dans la poche...etat des sanitaires....
Je suis donc restee aupres d'elle.
Tandis que nous nous relayons aupres d'elle, elle est rapidement allee mieux et est finallement sortie au bout de 10 jours.
Son fils est venu mais il est en Hongrie et elle n'a pas d'autres enfants. Elle habite seule dans un village magnifique au milieu des montagnes ou la plupart des gens tirent l'eau de leur puits, ont des poules et un jardin bien entretenu.
Elle ne pouvait donc pas encore rentree. Nous l'avons prises chez nous une dizaine de jours le temps qu'elle reprenne des forces et de la confiance.
La cohabitation n'a pas ete facile tous les jours. Ils nous fallait faire avec ses habitudes et elle devait s'adapter a notre vie un peu mouvementee et bien etrangere pour elle. Mais, nous avons beaucoup appris avec elle et puis une fois que nous avions trouve un terrrain d'entente, c'etait sympa d'avoir une grand-mere a la maison!
Puis je suis rentreea avec elle dans son village pour l'aider encore un peu a tout remettre en route. J'ai bien aime la vie de la campagne, nourrir les animaux, puiser l'eau du puits, faire de bonnes soupes et autres plats typiques, flaner au soleil, lire et ecrire et tout cela dans ce cadre magnifique( que je vous montre des que possible en photos).

Quand je suis rentree a la maison, une surprise m'attendait....les filles avaient adoptes un bebe pie tombe dans de l'huile de machine. Decidemment, nous receuillons de tout a Point-Coeur...Vous pouvez vous doutez que ce truc la fait du bruit, doit etre nourri et fait caca partout... Monette est amoureuse des oiseaux heureusement!
Nos chiens ont l'air interesses par notre nouvel hote bien sur!

Alors que j'etais a la campagne, Ilona, la femme d'Anton faisait dire dimanche une messe, un mois apres sa mort. Les filles etaient presentes, puis invitees au repas qui suivait.
J'etais tres decue de ne pas avoir etait la.
Le lundi matin, le telephone sonne a 9h30, c'est Ilona qui m'attend immediatement chez elle. Elle me recoit et me sert le repas de la veille, la viande, les sarmales (plat de fete, choux farci de viande), gateau sans oublie la Tsuica (alcool traditionnel de prunes) et cafe!!!!
Elle me touche beaucoup, elle a eu une vie difficile ou elle a vecue la separation (sa famille est loin), la mort de nombreux proches et la maladie et pourtant elle n'est pas aigrie, au contraire, elle possede une force et une energie impressionnante. En ce moment, elle est en train de changee, renover et nettoyer toute sa maison.
Elle est si l'on peu dire, tres belle.

Voila pour aujourd'hui. Je vous confie les cinq diacres de Point-Coeur qui vont de venir pretres dimanche a Toulon. Martha est la-bas avec toutes les personnes consacrees de l'oeuvre.

Et samedi, j'attend une amie qui apres une visite au Point-coeur va faire avec moi un petit tour d'une semaine de la Roumanie! Je vous raconterai combien c'etait beau!

Bonne journee et bonnes vacances a ceux qui partent deja.

mardi 2 juin 2009

Bonjour!

Comment allez-vous? Apparement, il fait plutot chaud en France....

Nous la pluie ne nous lache plus depuis 5 jours et c'est bien triste, sauf pour les roumains qui pensent a leur jardins, pas comme nous! Le notre ressemble a celui d'une maison abandonnee, mais au milieu, on peut quand meme y trouve des oignons, des salades, des rosiers, des marguerites, des fraises....!

Sinon, nos journees se remplissent toujours a une folle allure et moi qui ne voulait pas quitter l'hopital, nous y passons de nombreuses heures!
Une petite histoire....une de nos grand-mere, qui nous fournit en habits et pleure si nous ne sommes pas assez couvertes! (elle travaille a Caritas, notre Secours Catholique); fetait son anniversaire il y a deux semaines. Nous arrivons chez elle avec un gateau mais son mari nous annonce qu'elle est a l'hopital pour un probleme aux yeux.... Nous allons donc la voir la-bas ou elle partage sa chambre avec trois autres grands-meres. A notre arrivee, elle pleure d'emotions.
Puis nous explique qu'elle n'a rien a donne aux infirmieres. Ici, la corruption fait parti du quoitidien et il "faut donner chocolats, cafe ou argent au personnel ainsi qu'au medecin, au risque de ne pas etre soigne....
Du coup, nous allons chercher l'infirmiere qui lui a mis sa perfusion et qu'elle veut "recompenser" et nous lui demandons de venir chanter "La mult ani" (Joyeux anniversaire) avec nous!
Et voila donc que l'infirmier, ravie de se changer les idees vient chanter avec nous pour la grand-mere, et imaginez, toutes les grands-meres de la chambre se sont mises a pleurer!!!!!
L'emotion etait a son comble!
Nous ne sommes restees qu'un quart d'heure ,mais quelle visite, la grand-mere etait ravie et tres fiere!

Sinon, pour les nouvelles, nous avons eu la visite de notre visiteuse, Soeur Isabelle qui est restee avec nous 10 jours. Cela nous a fait beaucoup de bien, nopus a permis de prendre un peu de distance et d'eclaircir de nombreux points.

Dans ma lettre aux parrains, je vous parlais d'Anton. Il est decede il y a deux semaines, et malgre son etat, tres grave, il est mort calmement, dans son sommeil. Nous avons comme cela se fait ici, visiter sa famille et veiller le corps dans une chapelle du cimetiere. La famille avait mis notre bouquet de fleurs en evidence, nous etions tres touchees. Sa femme nous a aussi demande selon les volontes d'Anton, de chanter et de prier encore une fois pres de lui.
Nous continuons de les visiter toujours avec plaisir.

La semaine prochaine, Martha va en France, a Pignans (pres de Toulon) pour une rencontre de trois semaines avec tous les consacres de Points-Coeur ou 5 pretres de l'association vont etre ordonnes. Puis elle devrait travailler un mois (si vous aviez une piste, ca serait genial car pour l'instant elle n'a rien...personne agee, malade, enfants ou autre...) puis elle rentre voir sa famille un mois en Argentine (apres trois ans!).

Pardonnez-moi de ne pas vous donner davantage de nouvelles, j'espere mieux m'organiser cet ete...
Bonne journee a vous!
Mathilde