jeudi 11 septembre 2008

LE PEUPLE TSIGANE





Vous avez peut-être vu cette couverture de magazine en juillet... je vais donc à partir de cet article tenter de vous parler davantage des tsiganes comme on les nomme en Roumanie.


Ils représentent en Europe 4 à 12 millions de personnes, difficile de donner un chiffre plus exact car ils ne sont pas tous rescensés. Le 16 septembre 2008, se tiendra à Bruxelles le premier sommet européen consacré aux Roms.


En Roumanie, alors que le train de vie des roumains s'améliore, celui des tsiganes stagne, le fossé continue donc de se creuser entre les deux communautés. 88% d'entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté selon l'UNICEF. C'est dans ce pays que l'on trouve la plus forte communauté Rom.



QU'EST-CE QU'UN ROM?:


Il y a tellement d'appellations pour ce peuple qu'il est difficile de s'y retrouver... Le terme de rom se rattache aux premiers migrants venus du Rajasthan. Cependant, les subdivisions sont nombreuses et certains ne rentrent pas dans cette catégorie (les Sintis, les Romungrés, les Gitans, les Manouches, etc. Certains préférent utiliser le terme de Tsiganes...


Qui plus est, ceux que l'on appelle Roms au sens strict ont en fait peu de choses en commun . La langue, à l'origine dérivée du sanskrit a donné naissance à des dizaines de dialectes qui ne permettent pas l'intercompréhension. Les militants de la cause dispérsés dans les pays européens ont mis au point une version (parfois ironiquement appelée le "rom des ONG") qui n'a pas grand chose à voir avec les langues parlées dans les campagnes.


Le socle culturel commun le plus vivace est la musique traditionnelle, du moins, là où elle a survécu.



LEUR HISTOIRE:


Ils ont emigrés du Rajastan vers l'an 1000 après J.C pour servir d'esclaves. Hormis peut-être une principauté à Corfou vers 1360, ils n'ont jamais eu leur propre état. Dans certaines parties des Balkans, ils étaient vendus comme esclaves jusqu'au milieu du XIXe siècle. Ils ont donc abandonnés leur mode de vie nomade, oubliés leurs occupations traditionnelles, des familles ont été séparées. Selon Mircea Cartarescu (considéré comme le plus grand auteur roumain actuel), cette captivité et cet esclavage les a rendus paresseux et indolents. Puis, il fait remarquer que l'affranchissement qui a suivi n'a fait qu'empirer les choses. En effet, ce peuple qui avait eu le temps d'oublier ses racines et qui ne possédait rien, s'est soudain retrouvé libre mais totalement démuni... comme livrés à eux-même. De plus, ils étaient meprisés et victimes de discriminations.


Durant la seconde guerre mondiale, ils ont eux aussi subis le génocide et les camps de concentration puis, ils ont, tout comme le peuple roumain, subi le communisme.



ET MAINTENANT?


Aujourd'hui, ils vivent de l'agriculture notamment des emplois saisonniers, d'artisanats traditionnels ou de récupération de métaux. Beaucoup sont au chômage. Certains décident d'émigrer vers l'Europe de l'Ouest ou leur situation n'est pas meilleure puisqu'on les voit mendier et vivre dans des campements de fortune. Cependant, nombre d'entre eux sont là juste pour la saison touristique, notamment à Paris. Puis à l'automne, ils retournent avec plaisir dans leur pays. C'est comme cela que, à Deva, l'été, on ne trouve plus beaucoup de tsiganes hommes, un autre problème...


L'autre souci, c'est le manque d'instruction des tsiganes. Ils savent tous parler roumains en plus de leur dialecte mais à cause de la discrimination,de leur peur de l'école ou de leur pauvreté, ils ne mettent pas forcément leurs enfants à l'école et savent donc pas toujours lire et écrire.


Dans certains pays de l'Est, les enfants Roms sont envoyés dans des écoles pour enfants attardés... L'espagne a fait de gros efforts qui ont payés pour intégrer les gitans mais il est vrai que les pays de l'Est possèdent moins de moyens et ont d'autres soucis importants aussi à règler.


De plus, les tentatives de créer une classe moyenne rom capable de servir de modèle, de réduire les préjugés et d'accroître la mobilité sociale et économique, a jusque ici été un échec, car la plupart des roms qui réussissent s'empressent de renier leurs origines. Les espoirs de changements reposent donc sur la nouvelle génération de milliers de jeunes diplômés qui assumeront peut-être mieux leurs origines.



LES CONSEQUENCES:


C'est donc un cercle vicieux, leur manque d'instruction et leur méfiance nourissent la discrimination et le chômage. Pourtant, dans une Europe qui vieillit, c'est un colossal gaspillage de potentiel humain, d'autant plus qu'il s'agit souvent de familles plus nombreuses.


En 2005, l'Europe a lancé une "décennie d'inclusion des Roms" pour combler le fossé en matière d'éducation, d'emploi, de santé et de logement. Pour l'instant, ne sont apparus que des lobbying roms qui n'agissent pas vraiment.

Aujourd'hui, dans la plupart des pays ex-communistes, les sondages montrent que 80%des personnes interrogées ne veulent pas de Roms dans leur voisinnage.

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